dimanche 15 mai 2016

Censure?


Avouons-le d'emblée : Mike Ward e Guy Nantel ont réussi à mousser leur popularité dans les derniers jours. Je n'ai pas ici l'idée de critiquer, ou d'encenser, l'humour de l'un ou de l'autre. Disons simplement qu'ils ont tous les deux tendance à être plus drôle que des jokes de bébés morts. (Quoique souvent, les jokes de bébés morts, je trouve ça pas mal drôle, contrairement à ces deux là).



Mais bon. Nous avons fait grand cas dernièrement sur la censure subie par ces deux "humoristes" suite à la coupure de leur numéro aux Oliviers, ce "gala" "récompensant" le "meilleur" de "l'humour" québécois. (Remarquez tous ces guillemets. Le meilleur de l'humour québécois ne se fait pas nécessairement sur les planches, possiblement par contre à l'assemblée nationale) La question, malgré tout, n'est pas de qualifier leur humour, mais, simplement, de savoir si la « censure » imposée par l'assureur était justifiée.





Or, de mon opinion de satané étudiant en droit, nous faisons face ici à une simple question d'outrage au tribunal. En effet, Mike Ward, l'un des deux humoristes impliqués, est en ce moment devant la justice pour un gag de mauvais goût qu'il aurait fait par rapport à un enfant handicapé. Laissons cette cause suivre son cour. Mais l'idée qu'il ridiculise, par personne interposée, la Commission des Droits de la Personne et des Droits de la Jeunesse dans ce gag pourrait facilement, malgré l'innofensivité du gag, constituer un outrage au tribunal.



En effet, l'outrage au tribunal est défini comme un « manque de respect envers l'autorité de la cour. » Cet outrage doit certes être plaidé par une personne, physique ou morale. Mais autoriser un tel gag, à une heure de grande écoute, aurait d'une part ouvert Mike Ward et Guy Nantel à des poursuites en ce sens, mais aussi le diffuseur, ainsi que l'organisateur. Rappelons simplement que l'outrage au tribunal est passible de peine de prison.


Donc, oui, le gag est "soft", en ce sens qu'il ne porte directement atteinte à personne. Oui, il est plate en ce sens qu'il ne m'a pas fait rire. Mais sa coupure est justifié, au delà de ces idées, par le simple fait que Mike Ward a un devoir de retenue, vu ses démêlés devant la justice.